Les 27 et 28 janvier, la salle du Bascala, à Bruguières, accueillait le festival Echos et Merveilles dédié aux cultures de l’imaginaire. Tu n’y étais pas ? Pas de panique, car Toulouscope s’est rendu sur place pour toi ! Nous allons te faire un petit débrief en images de ces deux soirées au cœur des cultures de l’imaginaire.
Vendredi soir, 19 h 30. La file d’attente est longue devant les portes du Bascala. Les bénévoles s’activent pour que tout le monde entre à l’heure. Le temps de récupérer nos accréditations et nous voilà à l’intérieur. Tous les spectateurs s’installent dans les gradins ou plus près de la scène, sur les chaises installées dans la fosse. Plusieurs centaines de personnes sont déjà là, et d’autres continuent d’entrer. Beaucoup sont venus en famille, avec leurs enfants, d’autres entre amis, d’autres encore ont joué le jeu et se sont costumés pour l’occasion. On sent tout de suite que l’ambiance est détendue, quasiment familiale, comme si tous ces gens se connaissaient déjà. Et c’est bien le genre d’atmosphère que cherchait à instaurer l’organisateur du festival, Nicolas Chaccour, qui nous avait accordé une interview la semaine dernière.
Pour ouvrir le festival, le talentueux musicien Guilhem Desq nous fait découvrir le son envoûtant de sa vielle à roue électrique, un instrument atypique aux sonorités multiples. Les premières notes sont électrisantes, on ne saurait dire ce qui est plus hypnotisant : la faculté qu’a Guilhem de maîtriser à la fois la roue et le clavier, ou ce son si particulier produit par le frottement des cordes. On découvre tout l’univers de l’artiste, qui nous fait voyager en haut de la montagne ou dans des contrées mystérieuses où des libellules tombent amoureuses des baobabs. Les sonorités enchanteresses de la vielle à roue résonnent et persistent dans les esprits, avec un son très particulier produit par le chien, ce petit élément en bois qui créé des vibrations stridentes et donne tout son charme à cet instrument du Moyen-Âge. On ne peut qu’admirer la virtuosité de l’artiste qui manie la vielle à roue avec une facilité déconcertante, il est même difficile de quitter des yeux ses mains qui se promènent sur les touches avec une grande dextérité. On reste finalement sans voix de cette prestation musicale, mais pas lorsqu’il s’agit d’acclamer l’artiste à la fin de sa performance. Un beau moment très apprécié par le public.

Sur scène, quatre musiciens entourent la chanteuse et harpiste Cécile Corbel : Cyril à la guitare, Christophe aux percussions, Benoît au violon et Julien au violoncelle. Cécile se tient au milieu, avec sa harpe. La douce voix de la chanteuse bretonne commence à inonder la salle au rythme de Mama always told me, un morceau qui rappelle les conseils que nous donnaient nos mères et qu’on ne suivait pas toujours. Sur des airs aux accents gaéliques, la voix légère et suave de Cécile Corbel nous transporte dans un monde féerique, loin d’ici. De la Bretagne à l’Irlande en passant par le Japon, l’univers de Cécile Corbel fait voyager les sens, comme les morceaux Belfast, Waterfalls ou Sans faire un bruit. Emprunts de magie, ses chants s’inspirent parfois de la mythologie celtique, notamment Winter Child. Vient le moment tant attendu par de nombreux fans dans la salle, les morceaux du film d’animation japonais Arrietty, le petit monde des chapardeurs, réalisé par Hiromasa Yonebayashi et scénarisé par Hayao Miyazaki, dont Cécile Corbel a réalisé la bande-originale. Le public ne peut retenir son excitation lorsque résonnent les premières notes de The Neglected garden et Our house below. Le concert est une vraie réussite et les spectateurs, enchantés, ont des étoiles dans les yeux. On se sentirait presque reposé après tant de douceur et de féerie. Encore mieux, juste après sa représentation, Cécile Corbel a animé une séance de dédicace dans le hall du Bascala, pour le plus grand bonheur de ses fans qui se sont empressés d’aller faire signer leurs CD ou DVD et de discuter quelques instants avec la chanteuse. C’est aussi ça qu’on aime sur ce festival : la proximité et l’accessibilité des artistes avec le public, la possibilité de les rencontrer et d’échanger avec eux. La définition même d’Echos et Merveilles !





En forme pour le 2ème jour, ambiance troubadour garantie !
Samedi soir, le Bascala a ouvert ses portes à 18 heures pour accueillir le public lors de cette deuxième soirée de festival. On trépignait d’impatience à l’idée des quatre concerts qui nous attendaient, mais aussi pressé de découvrir la taverne et les menus que nous avait concocté Le Tranchoir. Dans la salle du Bascala, les chaises qui la veille remplissaient l’espace de la fosse ont été retirées pour laisser la place à une soirée plus déjantée et à une foule compacte qui commence déjà à s’agglutiner au bord de la scène.
Les festivités sont lancées par les joyeux flibustiers de Libertalia, une bande de maudits pirates adepte d’une musique folk celtique et d’un rhum vieilli en fût de chêne de Madagascar. L’équipage est au complet : le maître-canonnier entraîne ses camarades avec ses chants, pendant que le Gabier s’élance sur le pont et que Richard surveille l’horizon du haut de sa vigie, toujours sous l’œil du quartier maître. Le tonnelier s’occupe de servir une ration de rhum à ses compagnons, tandis que le charpentier donne de son accordéon accompagné par le chirurgien à la flûte. Dans des tourbillons intrépides, Sonya la Rouge fait danser les drapeaux de pirates autour d’elle et tournoie sur scène aux côtés de ses camarades, alors que Dihya se lance dans une danse orientale sensuelle. La pirate Ann Bonny nous a également fait le plaisir d’être sur scène le temps de quelques chansons.

Place désormais aux Compagnons du gras jambon, un groupe de six troubadours et ménestrels qui écument fêtes populaires de villages et tavernes pour vous divertir et vous faire voyager dans le temps, à l’époque médiévale où le vin coule à flot et le gras jambon emplit vos estomacs. Première surprise lorsque les joyeux compagnons montent sur scène : frère Vik commence à faire tinter de sa nyckelharpa, un instrument bien mystérieux entre le violon et le piano, de la même famille que la vielle à roue. Oscillant entre chants scandinaves et médiévaux, la bande de ménestrels dégage une puissante énergie et investit la scène de sa vitalité et de sa bonne humeur. On est rapidement conquis par cette musique franche tout droit inspirée de légendes celtes et parfois même d’histoires d’amour, parce que oui, Les Compagnons du gras jambon ont aussi un cœur (entouré de gras, certes). Le public saute, chante, danse, et est même convié à un flashmob médiéval sur Raven, Rotten & Grisen, l’histoire d’un fermier qui chasse de son champ un lapin, un rat et un cochon qui voulaient le traverser. Et c’est là tout « lard de divertir les gens-bons », en les faisant participer à leurs paillardises scéniques.


A l’aventure compagnon ! Il est temps d’accueillir l’avant-dernier groupe du festival, l’un des plus attendus ce soir, et ça se voit : dans la fosse, la foule s’est amassée au plus près de la scène, les gradins sont remplis eux aussi. Une ambiance de folie règne au Bascala, et pour cause, le Naheulband est sur scène ! Les joyeux lurons rôlistes, qu’on n’a plus besoin de présenter, entraînent le public dans leurs péripéties d’aventuriers qui dégénèrent bien souvent en bagarre (surtout pour Lili la guerrière). Les fans entonnent en chœur les refrains les plus connus, Le Laridé du poulet, Crom, Troll farceur et elfe farcis, La marche barbare… Le groupe décalé nous embarque dans son univers médiéval-humoristique, avec une musique « rôlistichaotique à fort taux d’epicness » comme ils l’écrivent. Pendant près d’1h30, le Naheulband ne s’arrête pas et enchaîne les morceaux, avec leur bonne humeur communicative. On se délecte de leur humour et surtout de leur musique qui nous rappelle toutes ces heures passées autour d’une table et tous ces bons souvenirs entre amis rôlistes. Et quand vient la fin du concert, le public en redemande et est exaucé. On n’est jamais déçu par le Naheulband, et pour notre plus grand plaisir, ils sont rejoint par des membres du NLO, d‘Acus Vaccum et de Gaea l’invocatrice, de la série Noob, venue spécialement pour animer cette soirée . Un super final avant que le prochain groupe n’entre sur scène.


Merci Neko Nico, merci aux bénévoles, artistes et staff et à l’année prochaine 🙂
Ce qu’on a aimé :
- très bonne organisation les deux jours
- peu d’attente que ce soit pour l’accès à la salle ou à la buvette
- meilleure organisation du Tranchoir
- avoir la possibilité de s’asseoir dans des gradins
- la cohérence des groupes et l’ambiance générale du festival
- le covoiturage organisé entre les festivaliers pour venir et repartir
Ce qu’on a moins aimé :
- pas de boissons autorisées dans la salle le vendredi
- pas d’espace presse devant la scène le samedi
- 10€ l’assiette Vegeta…. Un peu cher comparé aux assiettes chaudes
- Acus Vacuum en dernier le samedi ce n’était pas l’idéal dans la programmation car tout le monde est parti après le Naheulband
- la session « boeuf » dans la taverne le samedi soir manquait de places pour danser
- le concert des Echos de la Terre du Milieu/Westeros aurait mérité d’être un peu raccourci (2h30 de concert en 3e partie le vendredi)