• crédit T. Pons
    crédit T. Pons

Lycées : mode d'emploi

Mis à jour le mardi 21 février 2017 par Toulouscope

Quel lycée conviendra le mieux à mon enfant ? Telle est la question que se posent tous les parents à l’heure d’inscrire leur futur lycéen en seconde. Alors que le rectorat vient de publier le palmarès 2011 des établissements toulousains, en se basant sur les résultats au bac, Toulouse Mag décrypte la marche à suivre pour réussir son inscription.

Qu’est ce que l’on attend d’un lycée ? A l’unisson, tous les parents répondront qu’il prépare au mieux leurs enfants au baccalauréat. Chaque année, c’est donc avec la plus grande attention que sont scrutés les résultats à cet examen. Reste que s’il est tentant de vouloir inscrire sa progéniture dans les établissements qui affichent les meilleurs scores, il n’y a pas de place pour tous dans ces lieux d’excellence. Mais les résultats globaux, 89,5 % de reçus en Haute-Garonne pour la session 2011, tous établissements et filières confondues, laissent à penser qu’elle est relativement bien répartie sur tout le territoire.

Chaque élève doit, dès la fin du second trimestre de la troisième, formuler un vœu d’orientation provisoire à l’aide d’une fiche navette. Examiné à l’issue du conseil de classe, il donne lieu à une proposition d’orientation, elle aussi provisoire. Dans le cas, 25 % en Haute-Garonne, où l’option professionnelle est privilégiée, il est demandé à l’élève de préciser son choix en se renseignant, notamment par le biais du CDI voire en effectuant un stage.

Chaque collège, est sectorisé, donc rattaché à un lycée, sauf ceux résident dans l’hyper-centre ville de Toulouse qui dépendent de trois lycées. Autrement dit, le lieu d’habitation est déterminant dans l’affectation du collégien. En théorie, les élèves sont affectés à leurs établissements de secteur. Mais il existe des voies parallèles, et légales, pour déroger à la règle. A commencer par les enseignements d’exploration. Une partie des places dans chaque établissement est en effet "contingentée", c'est-à-dire réservée à des élèves "hors secteur" ayant choisi un autre lycée pour suivre un enseignement dit "rare" comme le Chinois ou le Japonais.

Les enseignements "rares" pour contourner la sectorisation

Un contingent non négligeable lorsque l’on examine, dans le détail, les effectifs des trois lycées de l’hyper-centre : sur les 270 places d’Ozenne, par exemple, 100 sont réservées au élèves "hors secteur". La réforme de la carte scolaire a, par ailleurs, assoupli les conditions d’éligibilité à la dérogation. Même si elles sont plus facilement accordées lorsque l’on peut justifier d’arguments sociaux (boursiers), médicaux ou de transports, elles peuvent désormais être demandées pour "convenances personnelles". Pas si marginales que ça (30 % des demandes sont satisfaites), elles ne concernent cependant pas les trois lycées du centre. Nul n’ignore néanmoins que certaines familles fortunées n’hésitent pas à louer un appartement dans la zone concernée pour que leurs enfants puissent s’inscrire à Saint-Sernin, Fermat ou Ozenne.

Si leurs résultats au baccalauréat 2011 sont (un peu) meilleurs que les autres lycées, "rien ne justifie cette différence d’appréciation et de perception" observe Philippe Naudy, inspecteur d’académie. "Le meilleur résultat au bac S il y a trois ans est à mettre au crédit d’un élève de Berthelot", illustre-t-il. Un sentiment partagé par la proviseure du lycée concerné, Chantal Duprat-Morel, lasse de voir la réputation de son établissement mise à mal par les préjugés : "Les parents considèrent que c’est le lycée d’Empalot, se désole-t-elle. Il y a une vraie mixité sociale qui constitue la richesse de l’établissement. Notre valeur ajoutée, c'est-à-dire la progression d’un élève entre la seconde et la terminale, est d’autre part très élevée."

Sureffectif d’un côté, fermeture de classes de l’autre

En dépit des efforts du personnel enseignant, et de l’académie qui a ouvert, notamment, une option en italien et surtout en théâtre en 1ère L, les effectifs stagnent pour ne pas dire régressent. A la rentrée de septembre 2011, c’est une classe de seconde que la proviseure s’est vue contrainte de fermer, faute d’élèves. Une situation préoccupante pour l’Académie qui veut rééquilibrer la donne "tout en convenant qu’il est difficile de battre en brèche les idées reçues.

Fière d’être à la tête d’un établissement qui brille par son excellence, Christiane Garrigues, la proviseure d’Ozenne, ne peut que constater ce phénomène : "La demande est supérieure à l’offre incontestablement, admet-elle. C’est un phénomène qui s’accentue, surtout en seconde où le taux de pression est très fort." Lors de la rentrée 2011, seules 170 demandes sur les 312 exprimées ont pu être satisfaites sur cet établissement. Pour les "recalés", c’est vers Saint-Sernin et Fermat qu’ils ont été redirigés.

Si les résultats au baccalauréat, dans l’Académie, sont très bons, ils n’en dissimulent pas moins une autre réalité, celle des "oubliés en cours de route" : "L’objectif affiché est d’amener 80 % d’une génération d’élèves au bac, souligne Hélène Rouch, présidente de la FCPE 31. On en est loin, surtout ici où l’on était avec 62 %, avant la réforme des lycées qui a transformé les BEP en baccalauréat, à l’antépénultième rang des régions françaises." Des chiffres qui en disent long sur les progrès à fournir : "Toulouse est une bonne académie mais qui devrait être meilleure vu ses caractéristiques sociales, admet Philippe Naudy. Elle est très élitiste. D’où la nécessité de développer l’excellence partout."

jean.couderc@depechemag.com


Le privé creuse l’écart

Avec 89,5 % de reçus au bac 2011, l’Académie de la Haute-Garonne obtient le plus haut score de son histoire. Le privé truste les trois premières places, avec dans l’ordre le Caousou, Emilie de Rodat et Sainte-Marie des Champs. Suivent Ozenne, Saint Joseph, Fermat et Sainte-Marie de Nevers. Comme souvent, c’est dans les filières scientifiques que les meilleurs résultats sont obtenus tandis qu’il faut signaler la très bonne tenue de la filière technologique (85,9 %) et des bacs professionnels (86,1%). Les services statistiques du rectorat mettent, enfin, en lumière les résultats supérieurs de quatre points chez les filles par rapport aux garçons.

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