Lycées : mode d'emploi
Quel lycée conviendra le mieux à mon enfant ? Telle est la question que se posent tous les parents à lheure dinscrire leur futur lycéen en seconde. Alors que le rectorat vient de publier le palmarès 2011 des établissements toulousains, en se basant sur les résultats au bac, Toulouse Mag décrypte la marche à suivre pour réussir son inscription.
Quest ce que lon attend dun lycée ? A lunisson, tous les parents répondront quil prépare au mieux leurs enfants au baccalauréat. Chaque année, cest donc avec la plus grande attention que sont scrutés les résultats à cet examen. Reste que sil est tentant de vouloir inscrire sa progéniture dans les établissements qui affichent les meilleurs scores, il ny a pas de place pour tous dans ces lieux dexcellence. Mais les résultats globaux, 89,5 % de reçus en Haute-Garonne pour la session 2011, tous établissements et filières confondues, laissent à penser quelle est relativement bien répartie sur tout le territoire.
Chaque élève doit, dès la fin du second trimestre de la troisième, formuler un vu dorientation provisoire à laide dune fiche navette. Examiné à lissue du conseil de classe, il donne lieu à une proposition dorientation, elle aussi provisoire. Dans le cas, 25 % en Haute-Garonne, où loption professionnelle est privilégiée, il est demandé à lélève de préciser son choix en se renseignant, notamment par le biais du CDI voire en effectuant un stage.
Chaque collège, est sectorisé, donc rattaché à un lycée, sauf ceux résident dans lhyper-centre ville de Toulouse qui dépendent de trois lycées. Autrement dit, le lieu dhabitation est déterminant dans laffectation du collégien. En théorie, les élèves sont affectés à leurs établissements de secteur. Mais il existe des voies parallèles, et légales, pour déroger à la règle. A commencer par les enseignements dexploration. Une partie des places dans chaque établissement est en effet "contingentée", c'est-à-dire réservée à des élèves "hors secteur" ayant choisi un autre lycée pour suivre un enseignement dit "rare" comme le Chinois ou le Japonais.
Les enseignements "rares" pour contourner la sectorisation
Un contingent non négligeable lorsque lon examine, dans le détail, les effectifs des trois lycées de lhyper-centre : sur les 270 places dOzenne, par exemple, 100 sont réservées au élèves "hors secteur". La réforme de la carte scolaire a, par ailleurs, assoupli les conditions déligibilité à la dérogation. Même si elles sont plus facilement accordées lorsque lon peut justifier darguments sociaux (boursiers), médicaux ou de transports, elles peuvent désormais être demandées pour "convenances personnelles". Pas si marginales que ça (30 % des demandes sont satisfaites), elles ne concernent cependant pas les trois lycées du centre. Nul nignore néanmoins que certaines familles fortunées nhésitent pas à louer un appartement dans la zone concernée pour que leurs enfants puissent sinscrire à Saint-Sernin, Fermat ou Ozenne.
Si leurs résultats au baccalauréat 2011 sont (un peu) meilleurs que les autres lycées, "rien ne justifie cette différence dappréciation et de perception" observe Philippe Naudy, inspecteur dacadémie. "Le meilleur résultat au bac S il y a trois ans est à mettre au crédit dun élève de Berthelot", illustre-t-il. Un sentiment partagé par la proviseure du lycée concerné, Chantal Duprat-Morel, lasse de voir la réputation de son établissement mise à mal par les préjugés : "Les parents considèrent que cest le lycée dEmpalot, se désole-t-elle. Il y a une vraie mixité sociale qui constitue la richesse de létablissement. Notre valeur ajoutée, c'est-à-dire la progression dun élève entre la seconde et la terminale, est dautre part très élevée."
Sureffectif dun côté, fermeture de classes de lautre
En dépit des efforts du personnel enseignant, et de lacadémie qui a ouvert, notamment, une option en italien et surtout en théâtre en 1ère L, les effectifs stagnent pour ne pas dire régressent. A la rentrée de septembre 2011, cest une classe de seconde que la proviseure sest vue contrainte de fermer, faute délèves. Une situation préoccupante pour lAcadémie qui veut rééquilibrer la donne "tout en convenant quil est difficile de battre en brèche les idées reçues.
Fière dêtre à la tête dun établissement qui brille par son excellence, Christiane Garrigues, la proviseure dOzenne, ne peut que constater ce phénomène : "La demande est supérieure à loffre incontestablement, admet-elle. Cest un phénomène qui saccentue, surtout en seconde où le taux de pression est très fort." Lors de la rentrée 2011, seules 170 demandes sur les 312 exprimées ont pu être satisfaites sur cet établissement. Pour les "recalés", cest vers Saint-Sernin et Fermat quils ont été redirigés.
Si les résultats au baccalauréat, dans lAcadémie, sont très bons, ils nen dissimulent pas moins une autre réalité, celle des "oubliés en cours de route" : "Lobjectif affiché est damener 80 % dune génération délèves au bac, souligne Hélène Rouch, présidente de la FCPE 31. On en est loin, surtout ici où lon était avec 62 %, avant la réforme des lycées qui a transformé les BEP en baccalauréat, à lantépénultième rang des régions françaises." Des chiffres qui en disent long sur les progrès à fournir : "Toulouse est une bonne académie mais qui devrait être meilleure vu ses caractéristiques sociales, admet Philippe Naudy. Elle est très élitiste. Doù la nécessité de développer lexcellence partout."
Le privé creuse lécart
Avec 89,5 % de reçus au bac 2011, lAcadémie de la Haute-Garonne obtient le plus haut score de son histoire. Le privé truste les trois premières places, avec dans lordre le Caousou, Emilie de Rodat et Sainte-Marie des Champs. Suivent Ozenne, Saint Joseph, Fermat et Sainte-Marie de Nevers. Comme souvent, cest dans les filières scientifiques que les meilleurs résultats sont obtenus tandis quil faut signaler la très bonne tenue de la filière technologique (85,9 %) et des bacs professionnels (86,1%). Les services statistiques du rectorat mettent, enfin, en lumière les résultats supérieurs de quatre points chez les filles par rapport aux garçons.