Spirou dans la tourmente de la Shoah : une expo choc et ludique à Toulouse pour comprendre l'Holocauste
Inaugurée par le Mémorial de la Shoah à Paris, l'exposition "Spirou dans la tourmente de la Shoah" arrive à Toulouse jusqu'au 3 mars 2024, en s'adaptant légèrement à l'histoire même de la Ville Rose. L'occasion de découvrir le fascinant ouvrage d'Émile Bravo, ses sources, et de sensibiliser en douceur à une portion bien triste de l'histoire.
D'abord une BD sur la déportation
Les aventures de Spirou, héros imaginé par l'éditeur Jean Dupuis en 1938, ont connu de nombreux auteurs. Souvent drôles, parfois touchantes, toujours épiques, elles prennent un tournant bien triste sous la plume d'Émile Bravo.
Dans L'Espoir Malgré Tout (2018), suite de Le Journal d'un Ingénu, le groom devient un témoin actif des exactions nazies sous l'occupation belge. Une triste épopée débutant à Bruxelles, passant par les cercles de la Résistance et faisant un sombre détour du côté des Camps de la Morts. Spirou se change alors en reporter témoignant d'un temps à ne pas oublier.
Fiction et documentation content l'Histoire
Lecteurs et visiteurs découvrent les faits d'histoire de la Seconde Guerre Mondiale en même temps que les personnages. Le récit est inspiré d'évènements réels tirés d'archives. Que l'exposition documente tout en la complémentant.
Pour exemple, Spirou et Fantasio viennent à rencontrer Felka et Felix Nussbaum, des peintres allemands juifs qui se retrouvent embarqués par l'occupant. Ils finiront malheureusement leurs jours en déportation. Ce couple a vraiment existé et la bande dessinée détaille leur histoire et humanise la vie en ce temps. De plus, l'exposition en profite pour dépeindre la Belgique du début des années 40 tout en montrant des photographies d'époque (par Germaine Chaumel) de ceux qui ont fui l'Allemagne pour se réfugier en Occitanie.
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Retour aux sources d'un héros de BD et d'une rédaction héroïque
Si l'exhibition est, bien sûr, solennelle, tout n'y est pas triste. C'est aussi une opportunité d'hommage et de retour aux sources. Notamment au Journal de Spirou, utilisé par son rédacteur en chef, Jean-Georges Evrard dit Jean Doisy, pour véhiculer des messages d'espoir et de combat. Ou au spectacle de marionnettes Le Farfadet, fondé par la rédaction puis utilisé comme couverture. Le musée retraçe ainsi la vie en Belgique durant cette période.
Une façon, quelque part, de perpétuer et célébrer l'héritage du journal et de sensibiliser à l'histoire avec les héros de notre enfance. Un parcours famille et un livret jeune public de 16 pages sont également prévus pour accompagner enfants et adolescents dans l'appréhension de tout ce pan historique.
Ateliers jeunesse et rencontre avec Émile Bravo
Deux rendez-vous sont prévus en parallèle de l'exposition. D'abord, un atelier jeunesse "Spirou, l'éveil d'une conscience", le mercredi 3 janvier à 14h. Un moment de rencontre de 2h30, pensé pour les 9 à 12 ans, revenant sur la vie quotidienne en Belgique sous l'Occupation. Entre pénuries alimentaires, exclusion progressive des juifs et réalisation de tout cela par les yeux de Spirou et Fantasio.
Ensuite, viendra une rencontre avec l'auteur de l'œuvre, en compagnie de Christelle Pissavy-Yvernault (éditrice spécialisée Spirou) et Didier Pasamonik (commissaire scientifique de l'exposition et journaliste). Le dessinateur reviendra sur la genèse de son ouvrage et les coulisses de son travail.
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